comprendre les déséquilibres hormonaux

Troubles hormonaux : le point de départ de tous nos maux ?

S’il est possible de faire des bilans biologiques pour doser certaines de nos hormones, la majorité des déséquilibres hormonaux n’entraîne pas de réelle perturbation biologique. Ce qui explique pourquoi les troubles qui y sont associés sont si peu pris en charge par le corps médical.

Pourtant, les troubles ne sont pas que “dans votre tête” même si “tout est normal Madame”.

Alors comment faire pour les dépister ?

Eh bien, c’est finalement bien plus simple qu’on ne l’imagine, puisque les troubles hormonaux sont probablement ceux qui s’expriment le plus.

Chaque hormone possède des propriétés spécifiques et induit des effets observables et/ou physiquement perceptibles. Aussi, l’analyse des différents symptômes et douleurs ressentis peut nous conduire directement au trouble hormonal qui en est la cause.

Des douleurs qui reviennent à chaque cycle menstruel 

S’il y a des douleurs que toutes les femmes connaissent bien… ce sont celles qui annoncent l’arrivée des règles !

Léger inconfort pour certaines ou fatigue et irritabilité pour d’autres, ce qu’on appelle communément le syndrome prémenstruel peut même devenir un véritable calvaire pour plus de la moitié des femmes.

Alors que se cache-t-il exactement derrière cet ensemble de symptômes qui revient chaque mois, juste avant l’arrivée de nos règles ?

La progestérone, une hormone essentielle

Si la cause n’est toujours pas clairement identifiée, ce qu’on sait aujourd’hui c’est que le syndrome prémenstruel est directement corrélé à… un déficit en progestérone !

Et pour comprendre ce que cette carence hormonale peut provoquer, commençons déjà par regarder à quoi sert cette hormone  si essentielle à la santé des femmes.

La progestérone est une hormone que notre corps synthétise en deuxième partie de cycle, c’est-à-dire à partir de l’ovulation et jusqu’à l’arrivée des règles. Si son rôle majeur est d’assurer un environnement hormonal propice à un début de grossesse, la progestérone possède également de nombreux effets :

  • Elle favorise l’élimination d’eau par le rein
  • Elle assure un confort au niveau de la poitrine en compensant la chute des oestrogènes
  • Elle est antidépressive
  • Elle favorise la formation osseuse
  • Elle est anti-inflammatoire

Une carence en progestérone au coeur du syndrome prémenstruel

Alors forcément, quand on voit tous les effets bénéfiques de cette hormone si précieuse pour le bien-être global de la femme, on comprend tout de suite mieux pourquoi une carence en progestérone induit une rétention d’eau, des douleurs inflammatoires type crampes abdominales ou migraine, des douleurs articulaires, des tensions mammaires ou encore une baisse de l’humeur…

Et surtout, on comprend mieux pourquoi cette carence en progestérone est au cœur de ce que trop de femmes connaissent si bien : le syndrome prémenstruel.

Des règles abondantes ou des règles hémorragiques ?

On est toutes d’accord pour le dire, les règles, on s’en passerait bien !

Mais pour certaines d’entre nous il ne s’agit pas simplement d’un inconfort mensuel mais d’une véritable épreuve qui associe la logistique pour se changer à la gestion de la douleur. C’est le cas de toutes ces femmes qui souffrent de règles abondantes.

Des signes révélateurs de règles abondantes

Si le sujet reste encore très tabou, on considère que près d’un tiers des femmes ont des règles abondantes, et parmi elles, certaines souffrent même de ce qu’on appelle des règles hémorragiques (ou ménorragies).

Alors, de quoi s’agit-il exactement ? Et surtout, comment savoir si le flux de nos règles est normal ou non ?

On peut évidemment se pencher sur le ressenti de notre inconfort

  • Des règles qui durent longtemps (plus d’une semaine)
  • Une hantise de tâcher ses vêtements ou ses draps chaque mois
  • La nécessité de changer ses protections toutes les heures (voire moins)
  • La présence de caillots, de débordements
  • De violentes douleurs au niveau du bas ventre et des lombaires chaque fois qu’on a ses règles

Autant de signes qui montrent effectivement que vous avez des règles abondantes, voire même des règles hémorragiques.

Une solution pour dépister les règles hémorragiques

Si les symptômes sont très évocateurs et qu’un ressenti ne doit jamais être pris à la légère, les règles hémorragiques ou ménorragies ont tout de même une définition bien précise. C’est lorsque la quantité de sang observée dépasse les 80 mL.

Alors bon, pour savoir si on a perdu 80 mL de sang (ou pas), on peut évidemment essayer de convertir ça en tasses à café (ce qui correspond exactement à 7 espresso et demi + un nuage de lait).

Ou sinon (plus simple), on peut utiliser le calcul du score de Higham.


Un score supérieur à 100 points correspond à un saignement supérieur à 80 mL et donc, vous indique que vous souffrez de règles hémorragiques.

Les œstrogènes au cœur de la tourmente

Les œstrogènes, ce sont les hormones de la féminité par excellence.

Synthétisées en première partie du cycle menstruel, c’est-à-dire juste après les règles et jusqu’à l’ovulation, les œstrogènes ont pour rôle clé de permettre à la muqueuse utérine de se gorger de sang.

Aussi, un excès d’œstrogènes va induire un excès de sang et être à l’origine de règles abondantes, voire hémorragiques.

Et comme, dans le corps, tout est question d’équilibre, cet excès d’œstrogènes entraîne une carence relative en progestérone, qui sera elle responsable, de fortes douleurs pendant les règles.

De l’acné hormonale

Source de complexe pour des milliers d’adolescents au moment de la puberté, l’acné n’est pourtant pas réservé aux jeunes…Alors quelles sont les causes de ces indésirables ?

La testostérone en tête d’affiche

Là encore, on sait aujourd’hui que nos hormones ont un rôle clé.

Ce n’est pas un hasard si les jeunes garçons sont souvent plus touchés par l’acné que les jeunes femmes, puisqu’on le sait, la testostérone augmente la production de sébum. Face à cet excès de sébum, les glandes sébacées vont ensuite s’infecter et s’enflammer localement, créant ces fameux boutons si caractéristiques de l’acné.

Mais la testostérone n’est pas la seule à être incriminée car les oestrogènes aussi sont en cause, particulièrement lors des périodes de grandes variations hormonales (juste avant les règles, en préménopause ou pendant la grossesse).

Des boutons qui s’invitent souvent accompagnés

Ce que beaucoup ignorent, c’est que plus de 50% des femmes adultes souffrent également d’acné. Parmi elles, la majorité n’avait pourtant pas été confrontée à ce trouble pendant leur jeunesse.

Si pour certaines, ces boutons sont associés à un syndrome prémenstruel (voir ci-dessus) et apparaissent quelques jours avant l’arrivée des règles pour disparaître quelques jours après, pour d’autres il s’agit de symptômes réellement persistants qui nécessitent souvent des prises en charges médicamenteuses et dermatologiques lourdes et sur le long terme.

Et ces femmes qui souffrent d’acné persistante ont souvent d’autres signes qui montrent tous le même déséquilibre hormonal : une hyperandrogénie associée à une légère carence en oestrogènes.

Des symptômes viriles

Vous connaissez l’hyperandrogénie ?

C’est un nom bien compliqué pour tout simplement dire que notre corps fabrique trop de testostérone… Eh oui, car les femmes aussi, aussi féminines soient-elles, fabriquent de la testostérone.

Souvent réduite à son impact sur la libido, la testostérone joue pourtant un rôle essentiel, aussi bien chez l’homme que chez la femme, au niveau du système cardio-vasculaire, de la qualité de la peau et évidemment sur les caractéristiques masculins comme la pilosité, la voix ou encore la répartition de la masse graisseuse.

Hormone masculine de référence, la testostérone en excès va donc, sans surprise, être à l’origine de signes plutôt masculins, plutôt viriles.

Son excès peut ainsi induire

  • Un excès de pilosité, particulièrement des poils drus, notamment au niveau du visage, du thorax et des cuisses ;
  • Une augmentation de la sécrétion de sébum à l’origine des boutons d’acné
  • Une chute de cheveux sur le haut du crâne (comme cette fameuse calvitie qu’on retrouve souvent chez les hommes qui ont beaucoup de testostérone)

Chez la femme, l’hyperandrogénie est généralement associée à une carence en oestrogènes, plus ou moins marquée responsable cette fois-ci de cycles irréguliers et de règles très peu abondantes.

Nos hormones sont au cœur de nombreux fonctionnements et ce sont elles qui permettent l’harmonie au quotidien.

L’Organisation Mondiale de la Santé définit la santé comme un état de complet bien-être physique, mental et émotionnel. Et si la clé pour arriver à l’atteindre résidait dans la considération de nos hormones, trop souvent mises de côté dans notre médecine allopathique ?