La phytothérapie, c’est le nom scientifique qui désigne le traitement par les plantes médicinales, c’est-à-dire l’usage des plantes sous toutes leurs formes pour soulager un symptôme, guérir ou prévenir une maladie.
Si les fleurs, feuilles, racines et écorces sont utilisés depuis la nuit des temps pour soigner, c’est la rigueur scientifique actuelle qui nous permet aujourd’hui d’associer l’activité thérapeutique d’une plante à toute sa complexité moléculaire.
Homéopathie, phytothérapie, aromathérapie… tout est question de dosage
On ne peut pas parler de phytothérapie sans faire un point sur les différents types de médecine qui utilisent les plantes.
Si vous aussi vous avez du mal à voir la différence entre homéopathie, phytothérapie ou encore aromathérapie, cet article est fait pour vous !
Dans les 3 cas, effectivement, on utilise des plantes. Dans ce sens, on pourrait considérer que ce sont 3 types de phytothérapie. Et pourtant… ce n’est pas tout à fait le cas. La grande différence réside ici dans le dosage en actifs.
Attendez, je vous explique, c’est pas si compliqué.
L’homéopathie pour “soigner le mal par le mal”
L’homéopathie est une discipline qui utilise des plantes qui, à forte concentration, provoqueraient chez le patient des symptômes similaires à ceux qu’il souhaite soulager.
Ces plantes, qu’on considère à juste titre comme de véritables poisons, peuvent être utilisées dans le cadre de l’homéopathie puisqu’elles sont très fortement diluées. Ainsi, on ne retrouve plus dans le produit fini de principes actifs, c’est-à-dire de molécules actives.
Le principe de cette discipline est donc de “soigner le mal par le mal” en mettant l’organisme au contact d’une quantité infinitésimale d’un toxique afin de provoquer une réaction de l’organisme qui lui permettra de se défendre.
La phytothérapie, la pharmacologie naturelle
A la différence de l’homéopathie, la phytothérapie utilise des plantes concentrées en principes actifs. Ici, à l’instar des médicaments “classiques”, les propriétés des plantes sont utilisées pour s’opposer aux symptômes que ressent le patient.
Là encore, il existe différents types de concentrations, et différents types d’extractions. L’extraction correspondant à l’étape qui permet de “sortir” les actifs de la plante pour les utiliser.
- Les teintures-mères sont des extractions de plantes réalisées dans de l’alcool et qui sont très diluées
- Les poudres de plantes sont des plantes finement broyées qui n’ont subi aucune extraction (l’extraction des actifs se fera ultérieurement, dans l’organisme du patient, d’où une grande variabilité d’effet pour ce type de phtothérapie)
- Les tisanes sont probablement la forme d’extraction la plus connue. On utilise ici une partie de la plante qui est séchée (idéalement peu coupée pour ne pas dénaturer la plante et préserver ainsi ses propriétés) qu’on va faire bouillir dans de l’eau puis on récupère l’eau dans laquelle la plante à infuser. Là encore, on observe une variabilité d’effet car la quantité et le type d’actifs extraits dépendent de la manière dont a été préparée la tisane (quantité de plantes mise à infuser, durée d’infusion, température de l’eau, partie de la plante utilisée…)
- Les extraits concentrés de plantes sont des extractions faites dans de l’eau et/ou de l’alcool qui permettent d’extraire les actifs de la plante et de les concentrer suffisamment pour avoir un effet thérapeutique reproductible d’un patient à l’autre. Dans ce type d’extraction, on retrouve des dosages en actifs qui peuvent être similaires aux dosages retrouvés dans les médicaments.
Cette thérapie peut être utilisée aussi bien pour des traitements de fond, qui permettent de rééquilibrer le patient en profondeur, que pour des traitements dits de “crise” qui permettent de soulager rapidement un symptôme.
L’aromathérapie, une médecine naturelle loin d’être douce
L’aromathérapie c’est l’usage des huiles essentielles. C’est la forme la plus concentrée de la plante.
Le principe est simple, les plantes sont portées à ébullition dans de l’eau et c’est l’évaporation qui en résulte qu’on récupère. Celle-ci est ensuite refroidie et va se séparer en deux phases, une phase aqueuse (composée d’eau) qui correspond aux hydrolats, et une phase huileuse (composée d’huile) qui correspond aux huiles essentielles.
Les huiles essentielles correspondent aux formes d’extraction les plus concentrées de la plante. Elles sont ainsi à utiliser avec précaution, à raison d’une à deux gouttes par prise, et font l’objet de nombreuses contre-indications notamment chez les enfants, les épileptiques, les asthmatiques ou encore les femmes enceintes, du fait de cette concentration élevée en actifs.
Les huiles essentielles peuvent être utilisées par voie orale, en respectant les recommandations et les précautions d’emploi, ou par voie cutanée. En effet, grâce à sa composition huileuse, l’huile essentielle peut traverser facilement les différentes couches de la peau pour atteindre sa cible et induire l’effet souhaité.
Cette thérapie est souvent utilisée en traitement de crise car l’usage prolongé d’huile essentielle peut exposer à des risques de toxicité et d’effets indésirables.
La phytothérapie aujourd’hui
Depuis la nuit des temps, nous utilisons les plantes médicinales et leurs multiples propriétés pour nous traiter. Ces potions magiques et breuvages ont fait l’objet de transmissions précieuses qui ont permis de se soigner générations après générations.
Mais les plantes présentent tout de même certaines limites puisque leurs propriétés médicinales dépendent directement de la qualité des actifs récupérés.
Aussi, il n’est pas surprenant de voir que la phytothérapie a longtemps été délaissée au profit d’une médecine chimique, qui permettait un contrôle plus assidu des dosages et donc, des effets thérapeutiques.
Et aujourd’hui, parce qu’on a réussi à associer la force combinée de l’usage traditionnel des plantes médicinales, aux processus d’extraction, aux analyses biochimiques et pharmacologiques et aux essais cliniques de la médecine conventionnelle, on est capable de proposer des soins efficaces grâce à une phytothérapie moderne, au service des patients.